LE MONDE EN MORCEAUX

Après l'horreur de l'incursion mortelle du Hamas le 7 Octobre 2023 il devenait clair que le monde courait le risque de se fragiliser davantage.

Le consensus occidental, construit autour d'un nombre de principes péniblement agréés s'effrite, moins à cause d'un accélérateur extérieur que de l'intérieur.

L'intervention américaine en Iran marque un nouveau pas dans le démantelement de l'ordre ancien. On eut pu l'éviter sans doute, mais il eut fallu pour celà que les parties qui en bénéficient s'entendent sur une retenue commune. Or il ne reste  rien de l'engagement partagé.

La théocratie Iranienne devient de plus en plus isolée. Israel entend détourner les regards de ce qui se passe à Gaza. Trump n'écoute que Trump et est entouré d'amateurs, comme le joueur de flûte de Hamelin l'était par les rats.

Il est aléatoire d'essayer de prévoir les conséquences plus larges de ce "putch" américain. Les Nations Unies ont perdu toute pertince, sauf dans les organes spécialisés. Le conseil de sécurité ressemble à une visite chez le psychatre où l'un parle et l'aure prend note. L'Union Européenne est ignorée. La Chine et la Russie ont d'autres priorités et sont trop heureuses de voir Trump transformé en Docteur Strangelove.L'Ukraine doit à juste titre s'inquièter. Le prochain sommet de l'OTAN est devenu une course d'obstacles. Trump viendra-t-il ?

L'Europe qui a essayé en vain d'approcher les Iraniens à Genève  a été placée devant le fait accompli. Trump a rarement fait preuve d'une réelle sympathie pour un continent dont il se sait mal aimé.

Il devient impératif que l'UE se regroupe militairement (achat de matériel, autonomie stratégique, structure de commandement propre etc.) à côté des Etats-Unis, comme partenaire,  plus comme vassal. Les intérèts des uns et des autres ne sont plus identiques et il faut faire vite avant que les Magas américains trouvent des émules en Europe. Le président français reprend à son compte l'héritage de de Gaulle. Ce dernier avait été clairvoyant avant d'autres. Macron se réapproprie le flambeau.

Giuliano da Empoli dit que l'heure des prédateurs a sonné.Il semblerait que les faîts lui donnent raison.