Friday, March 22, 2019

L'IMPLOSION AMERICAINE

Il semble qu'a propos de Trump, tout a ete dit. Ses mensonges, son bluff, son ignorance crasse, ses "piques" constituent le lot du quotidien. Il est remarquable que cela change peu a la configuration politique interieure aux Etats Unis. Le president compense son statut minoritaire par une strategie dont il espere qu'elle lui garantira le soutien du college electoral. Il se concentre sur une base monolithyque qui habite l'Amerique du "milieu", plus conservatrice". Il peut se permettre d'ignorer les elites"cotieres" et autres intellectuels dont il sait qu'ils lui sont irremediablement hostiles.

Dans ces conditions les clivages s'accumulent. Ils pourraient bien atteindre un seuil dangereux. La partie de la population qui soutient le president et qui est democratquement deficitaire supporterait mal qu'il soit mis en echec. Le fanatisme qui regne dans l'Amerique profonde est aussi reel que dangereux. Trump est passe maître pour aggraver, militariser l'argument.

Aux Etats Unis l'independance du Judiciaire et de la presse est remise en question par un Executif usurpateur. Les gardes - fou qui garantissaient (imparfaitement) les droits fondamentaux (vote, representation, sante, education) sont remis en question. L'avancee dans la science, la recherche, la creativite se trouve dans un etat de coma avance. Les Republicains qui controlent le Senat ressemblent desormais a une secte epuisee qui a troque la probite pour la collaboration.

Les references hitoriques sont nombreuses. La lachete des caciques rejoint la resignation des opportunistes. Etrangement c'est le vocabulaire qui trahit le mieux cette "chute" (merci Camus). La desintegration americaine a active l'agonie du "Mot". Le president a impose une narration qui a recours a des phrase ou a des formules simples et , en priorite, a des "vers de l'oreille" (fake news, no collusion,hoax.) et a des epithetes au "curare". Ce barrage continu est propre aux personnaites autoritaires, plus enclines a renverser qu'a raisonner. Autour de ces totems linguistiques suspects, freudiens, il y a un second cercle ou les gestes, les appropriations, les parades militaires et les decibels proliferent.

La correction dramatique intervenue aux Etats-Unis est visible et ressentie a l'etranger. La politique etrangere de cette administration est depourvue de tout element metaphysique ou philosophique. Elle est conduite par des non professionnels et est teleguidee par les sautes d'humeur intempestifs de Trump. La Crimee comme le Golan deviennent les avatars d'une humeur. Dans le quarteron des tetes qui lui reviennent, Trump a un faible (passage) pour Kim Jong-un. Les alliances sont marginalisees ; les interets sont privilegies. Les petits avantages ont la priorite sur les grands defis. On attend toujours le plan de paix pour le Moyen Orient que le gendre de Trump est suppose finaliser (ou sont les Arabistes legendaires du State Department  ? ). Or s'il n'y a pas de mal a parler du statut de Jerusalem, du Golan ou de l'issue palestinienne, il est absurde d'imposer le fait accompli avant terme. La recrudescence perverse de l'anti semitisme est aussi partiellement liee a la personnalite du P.M. Isralien qui, contrairement a plusieurs de ses predecesseurs, n'a pas la quote. Les pays arabes pour leur part continuent a louvoyer, ce qui renvoie a la boutade de Houellebecq : "Vous n'auriez pas un pays arabe, non musulman ?"... qui rouvre toute la discussion autour de l'Islamophobie.

Devant tout ce deballage peu tonifiant, l'envie de regarder en direction de la Nouvelle Zelande est evidente. Apres tout, la P.M. a ete a la hauteur du drame et elle a eu la juste reponse...Quod erat demonstrandum.

No comments:

Post a Comment